31 Mai 2017

Thomas, prêt pour le grand huit final ?

Vendredi 2 juin à 12h39 (heure de Paris), l’astronaute français de l’ESA Thomas Pesquet quittera la Station spatiale internationale. Ce retour se fera avec une pointe de mélancolie mais aussi le bonheur de retrouver ses proches et les grands espaces de notre chère planète. Une phase critique l'attend auparavant : le retour dans le vaisseau Soyouz !
Crédits : ESA/NASA.

Après un séjour hors-norme de plus de 6 mois à bord de la Station spatiale internationale (ISS), l’astronaute français de l’ESA Thomas Pesquet va rentrer sur Terre. Il devrait attérir à 16h09 (heure de Paris) dans une steppe du Kazakhstan après avoir quitté l'ISS environ 3h30 plus tôt. Comment se déroulera ce voyage à bord du vaisseau Soyouz MS-03, le même que celui utilisé pour décoller de la Terre le 17 novembre 2016 ?  Eh bien, il ne sera pas de tout repos pour le corps et le psychisme de notre astronaute de 39 ans.

Quitter l'ISS

1ere étape : se séparer de l'ISS. Les crochets qui maintenaient le vaisseau accroché à la partie russe de la station s'écarteront. Des ressorts, compressés depuis l'amarrage, pousseront alors le Soyouz de manière passive 3 min plus tard, à une distance d'environ 20 m de l'ISS, des petits moteurs seront allumés pendant 15 sec afin d'éloigner encore plus le vaisseau de la station. Le Soyouz recevra alors les instructions de descente automatique depuis des stations au sol. Durant la descente, Thomas et son compagnon de vol, le russe Oleg Novitskiy, seront constamment en communication avec la Terre. 

RentrER dans L'atmosphérique terrestre 

2e étape : pénétrer dans l'atmosphère terrestre avec le bon angle afin d'éviter de ''louper'' l'atmosphère ou de s'y consumer. La vitesse du vaisseau sera diminuée grâce à l'allumage du moteur principal qui va pousser dans le sens opposé à la direction de vol durant 4 min et 45 sec exactement.

30 min avant l'atterrissage, à une altitude d'environ 140 km, le Soyouz se séparera en 3 parties grâce à l'activation d'explosifs. Seul le module de descente  dans lequel se trouvera Thomas atterrira sur Terre, les 2 autres se désintégreront dans l'atmosphère. 

FREINER

Commence alors la partie la plus stressante du voyage retour. La capsule de 2 000 kg va rencontrer les couches denses de l'atmosphère et subir des températures extrêmement élevées : jusqu'à 2 000°C. Heureusement elle est protégée par des revêtement spéciaux et un bouclier thermique au niveau de sa partie avant. A l'intérieur, Thomas va ressentir pour la 1ere fois depuis 6 mois, la gravité :  sa montre, ses manuels, sa tête vont lui apparaître extrêmement lourds !

A 10,5 km d'altitude, une série de petits parachutes s'ouvriront. Ce moment critique est aussi violent : la capsule va être tirée vers le haut et ballotée dans tous les sens. A 8,5 km d'altitude, la grande voile de 1 000 m2 va enfin se déployer et la capsule va être ralentie à la vitesse de 22 km/h. Thomas se retrouvera suspendu dans un air paisible. On y est presque ! 

Se poser, presque en douceur

A 5,5 km d'altitude, le bouclier thermique sera largué. Cela tombe bien car 6 rétrofusées sont cachées dessous. A 70 cm, elles seront allumées afin de ralentir la vitesse à 5 km/h. Mais même à cette vitesse, la collision avec le sol va secouer ! L'écoutille sera rapidement ouverte par l'équipe de sauvetage et Thomas pourra respirer un bon bol d'air frais ! Il sera ensuite conduit en hélicoptère jusqu'à l'aéroport le plus proche où l'attendra un avion spécial de l'ESA. Direction Cologne où il retrouvera sa compagne, ses proches et une armée de médecins prêts à lui faire passer une batterie de tests. La mission continue !

Le vaisseau Soyouz MS-03 arrimé à l'ISS et photographié par Thomas au-dessus de la Floride le 3 février 2017. Crédits : ESA/NASA.

Séparation du Soyouz en 3 modules. Image extraite d'une vidéo de l'ESA décrivant en détails le retour des astronautes de l'ISS. Crédits : ESA.

La capsule de descente est freinée, mais aussi chauffée, par l'atmosphère terrestre. Crédits : ESA.

Le parachute principal a une voilure de 1 000 m2. Il est déployé à 8,5 km d'altitude. Crédits : NASA/Bill Ingalls.

Suivez en direct le retour de thomas !

Le CNES vous propose de suivre le retour sur Terre de Thomas Pesquet, en direct, vendredi 2 juin 2017 dans un programme vidéo à partir de 12h15 : 

  • Emission présentée par Michel Viso, exobiologiste au CNES
  • Sur place, au siège du CNES à Paris : des experts et des invités
  • Horaires : 12h15 à 16h15 (heure de Paris)