Présentation du programme
Objectifs détaillés
L’objectif d’Ariane 5 est double : continuer de garantir l’indépendance spatiale de l’Europe, et être compétitive sur le marché commercial. Pour cela, Ariane 5 est un lanceur lourd capable de lancer simultanément deux satellites de pratiquement 5 tonnes chacun. Sa version ES était également capable de lancer le vaisseau de ravitaillement ATV vers la Station Spatiale Internationale, ou encore 4 satellites de géolocalisation Galileo. Ces lancements multiples en font l’un des lanceurs les plus compétitifs, et son histoire en fait l’un des plus fiables au monde. Jusqu’en septembre 2018, Ariane 5 n’a connu depuis 1996 que 2 échecs complets et 2 partiels pour 117 tirs toutes versions confondues, dont 83 succès d’affilée pour la version ECA entre 2003 et juillet 2023.
En 2020, une seule version est commercialisée : Par rapport aux 4,9 tonnes de charge utile d’Ariane 4 en orbite de transfert géostationnaire, Ariane 5 ECA peut embarquer le double à son bord, avec 10 tonnes en géostationnaire pour un lancement double, et 10,8 tonnes pour un lancement simple.
Ariane 5 se caractérise donc par sa polyvalence en étant capable d’emporter sur les différentes orbites terrestres tout type de charge utile, des petits satellites de moins d’une tonne aux charges les plus lourdes de 20 tonnes, et même un peu plus de 6 tonnes aux points Lagrange Terre/Lune et Terre/Soleil (comme ce fut le cas avec les télescopes Herschel et Planck).
À partir de fin 2023, Ariane 5 sera remplacée par la nouvelle Ariane 6. Les versions Ariane 62 et 64 assureront respectivement le rôle de lanceur intermédiaire et de lanceur lourd. Cette modularité garantira à l’Europe des lancements encore plus compétitifs, avec une baisse des coûts de production de 40% par rapport à Ariane 5 et le passage d'une capacité de 6 à 7 lancements par an à 11.
historique du programmE

Historique des différentes versions d’Ariane 5, avec 117 lancements entre 1996 et 2023. Crédits : ESA
Ariane 5 est conçue de façon à pouvoir évoluer en permanence, en fonction des besoins du marché et des innovations techniques. Deux programmes d’évolution distincts, Ariane 5 Evolution (lancé en 1995) et Ariane 5 Plus (1998) ont ainsi donné naissance à de nouvelles versions du lanceur, avec des gains de performance pour les lancements en orbite de transfert géostationnaire. Le premier programme Ariane 5 Evolution concerne l’amélioration des performances des composants inférieurs (Vulcain 2, un moteur plus puissant pour l’étage cryotechnique de Ariane 5 ECA, et l’allègement de la structure des deux propulseurs d’appoint). Le deuxième programme Ariane 5 Plus porte quant à lui sur la puissance et la polyvalence de l’étage supérieur (moteur HM-7B pour Ariane 5 ECA).
- G (générique) : la version générique d’Ariane 5, commercialisée pour 13 lancements entre 1996 et 2003.
- ECA : commercialisée depuis 2002, elle bénéficie par rapport à Ariane 5G d’une amélioration de ses deux étages. Avec 83 lancements à son actif en décembre 2023, Ariane 5 ECA était la dernière et unique version commercialisée depuis la fin d’Ariane 4 en 2003 et d’Ariane 5 ES en juillet 2018.
- G+ : parallèlement à la version ECA, il s’agit d’une nouvelle amélioration de la version G et de sa fiabilité suite à l’échec de V517, le vol inaugural de la version ECA. Commercialisée pour 3 lancements réussis en 2004.
- GS : amélioration de la version G+ pour tenir compte des évolutions de ECA. Version commercialisée pour 6 lancements entre 2005 et 2009.
- ES (Evolution Storable) : version renforcée créée en 2008 pour le lancement des cargos européens de ravitaillement ATV vers la Station Spatiale Internationale. Suite au retrait de l’ATV en 2014, Ariane 5 ES a ensuite été utilisée jusqu’en 2018 pour accélérer le déploiement de la constellation des satellites Galileo par groupe de 4.
- ME (Midlife Evolution) : version initialement prévue pour 2017-2018, mais annulée pour être remplacée par Ariane 6 fin 2023. Elle prévoyait une forte augmentation de sa performance en passant de 10 tonnes de charge utile en géostationnaire à 12 tonnes. Le nouvel étage supérieur devait remplacer le moteur HM-7B par un moteur Vinci, plus puissant et réallumable, qui équipera bientôt Ariane 6.